Moi 2.0 Ou comment réussir en devenant vous-même une marque

devenir une marque

À quoi bon avoir du talent si vous n’êtes pas vu, lu ou entendu ? Pour mettre toutes les chances de votre côté, acceptez de les mettre en scène, les faire vivre au quotidien dans vos publications, interventions, etc. En avant-première sur Place des réseaux les bonnes feuilles de l’ouvrage du « pape du personal branding » selon le New York Times.

Moi 2.0 de Dan Schawbel, et adapté pour la France par Fadhila Brahimi. Éditions Leduc.s, octobre 2011

La perception est la réalité

Supposons que pendant un barbecue en famille, vous remarquiez un serpent. Votre première réaction serait peut-être de détaler en hurlant, au risque de jeter la panique. Peut-être pour rien : la majorité des serpents sont inoffensifs. Toutefois, la plupart des gens perçoivent viscéralement les serpents comme venimeux, et ils ont donc tendance à prendre la fuite quelle que soit la dangerosité réelle de l’animal. Cet exemple illustre le pouvoir de la perception, qui est un processus intuitif instantané fondé sur des sensations.

Les entreprises sont en permanence évaluées par la façon dont leurs concurrents, leurs clients et les médias les perçoivent. Si vous travailliez pour Enron au moment où le scandale financier faisait les titres des médias, votre marque personnelle aurait été souillée par la mauvaise conduite de votre entreprise, même si vous n’aviez eu aucune part de responsabilité.

Les particuliers sont eux-mêmes jugés en fonction de la perception que l’on a d’eux. Par exemple, si vous venez travailler en blue-jean dans un bureau où tout le monde est en costume, on risque de penser que vous ne prenez pas votre travail au sérieux ; si en revanche, vous vous déguisez en « jeune cadre dynamique », on vous jugera positivement. Sur le Web, il en va de même : il est possible d’agir positivement sur les opinions et les perceptions. Par exemple, en personnalisant votre site Internet en fonction de l’image de marque que vous voulez donner, vous pouvez influencer la perception du public.

Influencer la perception du public

Le rappeur MC Hammer, surtout connu par son morceau U Can’t Touch This, est un pionnier de la façon dont les gens célèbres doivent gérer leur image de marque en ligne ; il affirme qu’aujourd’hui, la perception est plus forte que la réalité. Pourquoi ? Parce que la totalité des médias sont aspirés par Internet : on juge les autres sur la seule base de la première impression obtenue sur le Web. De même, on ne va plus jamais à un rendez-vous pour rencontrer un(e) inconnu(e) : si l’on connaît son nom, on va sur Facebook et on décide, d’après sa photo et la façon dont il (ou elle) se comporte en ligne, si l’on ira ou non à ce rendez-vous. La plupart du temps, on se fait une idée définitive sans même rencontrer la personne en chair et en os : les impressions en ligne ont donc une puissance déterminante.

Comment vous perçoit-on en ligne ? Les premières impressions sur Internet ont beaucoup changé depuis quelques années à cause des médias sociaux. Les gens peuvent apprendre des tas de choses sur vous par une simple recherche sur Google ou sur les réseaux sociaux comme Facebook ; ils peuvent également cliquer sur le lien d’un tweet et lire votre blog. Comme il existe à présent de nombreux chemins d’accès à votre marque, vous devez vous montrer cohérent et gérer votre marque en conséquence ; faute de quoi, votre première impression en ligne ne sera pas bonne.

Réfléchissez au pouvoir de la perception : si vous êtes mécontent d’un produit ou d’un service, vous blâmez son entreprise, n’est-ce pas ? Chaque vendeur de produit, chaque fournisseur de services représente l’image de marque de son entreprise ; par conséquent, si l’employé a une image de marque médiocre, son entreprise en subit la conséquence. Bref, à bien des égards, l’employé est la marque.

L’esthétique joue un rôle-clé dans la perception de la marque

Voici deux exemples de la vie courante :
1. Les toilettes des hôtels. Quand je me rends dans un hôtel ou un restaurant, je juge l’endroit sur ma perception de ses toilettes. Selon moi, si cette société fait l’effort d’avoir des toilettes luxueuses, l’ensemble de ses prestations reflétera la même qualité de service.
2. Les parkings de restaurant. J’évalue la clientèle d’un restaurant au nombre de voitures garées sur son parking. Plus il y a de voitures, plus le restaurant a de clients satisfaits.

L’important dans le personal branding comme dans la vie, c’est que les détails comptent. Chacune de vos décisions est une chance pour vous d’améliorer la façon dont on vous perçoit et d’attirer davantage de gens vers votre marque. Déjà, surveillez votre mise ; ayez une attitude positive et donnez une impression de confiance, de compétence et d’assurance à chaque personne que vous rencontrez et avec laquelle vous échangez.

Ceux qui ont une image de marque vaseuse, passive et sans imagination ne réussissent pas s’ils essaient de projeter une image énergique, créative et dynamique. Que vous soyez PDG ou étudiant de première année, vous pouvez toujours faire évoluer votre image de marque. Un bon exemple en est Madonna. Au fur et à mesure que les années passent et qu’elle produit de nouveaux albums, elle repositionne sa marque pour s’adapter à l’époque, en se servant de nouvelles techniques musicales pour rester à la page. Madonna est certes coachée par des conseillers professionnels en image de marque, mais vous pouvez parfaitement imiter son exemple avec succès.

Blogs

Les blogs, qui étaient au départ des communautés numériques et des forums, sont des journaux en ligne, où les gens décrivent le tissu de leur vie quotidienne. Ils se sont répandus avec l’apparition en 1999 de services comme LiveJournal et Blogger de Google. Entre 2007 et 2008, 40 millions de nouveaux blogs ont été créés : on en est à 133 millions (Technorati, 2009).

Les blogs se sont généralisés au point où presque tout le monde s’en sert, jusqu’à des candidats politiques comme Barack Obama et des PDG comme Jonathan Schwartz (Sun Microsystems) et Craig Newmark (craigslist). Même des gens célèbres comme David Beckham et Rosie O’Donnell trouvent aujourd’hui le temps de bloguer, ou paient des assistants pour le faire à leur place.

Types de blogs : 

  • Personnel. Un blog personnel peut être un simple journal en ligne pour dire ce que vous faites et commenter vos sujets favoris. Vous pouvez également y décrire en détail vos réussites personnelles et professionnelles : voilà qui plaira à vos employeurs potentiels.
  • Professionnel. Créez un blog pour discuter de votre travail. Certains de ces blogs sont recommandés sur des sites Internet d’entreprise. Certains entrepreneurs démarrent des blogs pour en tirer des revenus publicitaires et pour attirer des clients. Des blogueurs comme Darren Rowse (www. problogger.net) et Yaro Starak (www.entrepreneurs-journey. com) ont fait fortune en bloguant, d’autres entrepreneurs en tirent un revenu direct ou indirect. En France, peu de blogueurs peuvent prétendre à un revenu direct via leur blog. Même Éric Dupin, responsable éditorial du célèbre Presse-Citron ne percoit que 3 500 € par mois malgré ses 10 000 vues par jour. Lorsque l’on sait que la moyenne des visites uniques sur les blogs francais est de 200, il est facile de comprendre que peu de personnes peuvent faire du business avec un blog en France et en francais. En revanche, les blogueurs bénéficient d’avantages indirects comme des cadeaux, des invitations, etc. Pour ceux, qui sauront transformer un blog en magazine, le succès peut être au rendez-vous. MinuteBuzz, FrenchWeb ou Papilles et Pupilles ont réussi ce pari. Inutile de rappeler que le marché francais n’est pas comparable à celui des États-Unis tant par la taille que par la maturité. Si vous créez votre entreprise, pourquoi ne pas décrire votre aventure sur un blog ?
  • Équipe. Les grands blogs ont en général plus de trois blogueurs. Pourquoi ne pas réunir des amis ou collègues autour d’un centre d’intérêt commun ? C’est une bonne facon d’élargir votre réseau et de rencontrer des personnes s’intéressant aux mêmes choses que vous.
  • Enseignement. Certains professeurs créent des blogs pour échanger avec leurs étudiants. Ceux-ci doivent par exemple y résumer par écrit ce qu’ils ont appris la veille, ou effectuer des recherches sur un sujet donné et en poster le résultat. Dans la salle de classe virtuelle, l’interactivité peut surgir à tout moment.
  • Associations, organisations, ONG. Elles postent leur actualité quotidienne et des appels aux dons.
  • Actualités. Un journaliste sur quatre est un blogueur régulier. N’importe quel particulier peut s’improviser journaliste en recueillant et en diffusant des nouvelles sur son blog (Johnson, 2008). Les grands sites Internet d’actualités autorisent leurs lecteurs à partager des commentaires sur les principaux articles et événements.
  • Agrégation. Au lieu de rédiger des billets, certains blogueurs font des copier-coller d’autres blogs et de sites traditionnels d’actualités. Les plus évolués sur le plan technique automatisent l’agrégation de contenu sur leur blog pratiquement sans rien faire. Envisagez de conclure des accords de publicité croisée et de faire connaître des blogs qui font connaître le vôtre.

Quand vous bloguez, ne postez pas des articles encyclopédiques : les gens peuvent trouver ce genre d’information ailleurs. Soyez personnel : donnez votre avis, c’est à ça que sert un blog.

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