Le mental d’acier : ça tient à quoi ?

Le mental d’acier : ça tient à quoi ?

Nous sommes souvent bluffés par le mental des champions. Où trouvent-ils toutes leurs ressources ? La préparation mentale d’un sportif est-elle transposable pour nous les entrepreneurs ? Regards croisés d’un coach de dirigeants et d’un champion.

Tour d’horizon du mental d’acier

« Qu’entendez-vous au juste par « mental d’acier » ? »
Jean Marc Sabatier : L’expression « mental d’acier » est souvent mal comprise par ceux qui l’utilisent. Avoir un mental d’acier, cela ne veut pas dire être agressif tout le temps, être combatif tout le temps. L’idée, c’est plutôt d’accepter ses propres rythmes qui sont faits d’intensité et de récupération, d’excitation et de calme, de concentration et de distraction.

« On serait alors tous des intermittents du mental d’acier ? »
Jean Marc Sabatier : En quelque sorte. Vous ne pouvez pas cultiver votre motivation si vous n’acceptez pas « les trous d’air ». Se forger un mental d’acier, c’est comme la respiration. Un sportif ne peut pas performer en permanence. S’il reste toujours en apnée, il va s’effondrer ou se blesser. Idem pour l’entrepreneur qui veut se persuader qu’il n’a pas de fragilités. Il va culpabiliser quand elles se présentent, perdre en confiance et dégrader sa performance. S’il s’obstine, il risque le burn out.

Exemple :
Un des plus grands ennemis du mental d’acier, c’est le perfectionnisme. Le tennisman Stanislas Wawrinka s’est hissé à la 3ème place mondiale par un apprentissage méthodique de l’imperfection :
« J’apprends de plus en plus à perdre. Mais à chaque fois, je tire des leçons utiles pour me rapprocher de la victoire ».
Pour entretenir un mental d’acier, l’entrepreneur comme le tennisman gagne à considérer, comme le disait Einstein, qu’ « il n’y a pas d’échecs, il n’y a que des abandons ».

Pour clore la série on pourrait enfin citer Michael Jordan :
« J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi je réussis ».

A quoi un entrepreneur doit prêter attention pour se forger un moral d’acier ?

En fait, le mental d’acier se construit sur un système de critères interdépendants qui vont se renforcer mutuellement :

  • La confiance en soi ;
  • La gestion des échecs ;
  • La préparation ;
  • Les croyances positives ;
  • Le comportement face à la pression du résultat ;
  • Les ressources extérieures : partenaires, coachs.

Sur ce dernier point, le rapprochement entre le tennisman et l’entrepreneur est aussi très pertinent. Le champion est seul sur le court, mais il a derrière lui un ensemble de partenaires qui concourent à sa performance : coach, kiné, nutritionniste, préparateur mental, médecin, physiologue…

De même, l’entrepreneur va performer en s’appuyant sur son réseau constitué en sous-ensembles nécessaires à son équilibre, par exemple :

  • Son cercle de fidèles et de proches qui le soutiennent ;
  • Ses pairs qui font le même métier avec lesquels échanger sur ses enjeux, ses problèmes ;
  • Ses partenaires avec lesquels il construit, développe et commercialise son offre ;
  • Ses clients qu’il fidélise et qui peuvent le plébisciter.

On peut être compétitif tout en restant lucide sur ses fragilités. C’est même un facteur de progrès nécessaire et la condition pour entretenir votre moral d’acier.

La croyance qui m’a donné un mental d’acier

Edgar Grospiron : « En fait, j’ai une croyance stimulante de base, celle de penser qu’avoir le mental, c’est inné… »
Et j’ai bien conscience que c’est là une pure croyance qui n’est fondée sur rien de très concret et que, sans doute, je ne suis pas né avec. Simplement quand j’ai du succès, ça confirme ce que je crois et quand c’est l’inverse, je ne comptabilise pas.

Une autre de mes croyances, c’est que je suis meilleur en course qu’à l’entraînement. Je n’en ai jamais démordu. Il y a bien eu quelques événements pour la fonder, ou des opinions émises par mes camarades, mais, au fond, peut-être pas plus que pour la croyance inverse.

En fait, j’avais tendance inconsciemment à relier des situations ou des épisodes qui n’avaient pas vraiment de rapport entre eux pour que de toute façon la colonne « succès en compétition » écrase la colonne « bon à l’entraînement ». Même quand un ami entraîneur me disait que je faisais de très bonnes choses à l’entraînement que je ne reproduisais pas en compétition, je lui démontrais par a+b, que ce n’était pas approprié à l’instant t de la course, avec la pression, l’enjeu etc. Résultat, en haut de la piste, avant de m’élancer, j’ai toujours été serein et certain de faire mieux que jamais. Si je m’étais mis à croire que j’étais meilleur à l’entraînement qu’en course, je n’aurais sans doute pas eu le même palmarès.

J’avais aussi une croyance limitante, celle de croire qu’un coach ou un préparateur mental, on ne va le voir que lorsqu’on a des problèmes, donc ce n’était pas pour moi. Si j’avais cru que cela pouvait servir à un champion qui marche pour marcher encore plus fort, je serais peut-être allé plus loin, un peu comme avec les médecins chinois que leurs patients ne paient qu’à la condition de rester en bonne santé !

En croyant que c’est possible, vous vous donnez les meilleures chances que ça le soit effectivement.

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