« Nos entreprises artisanales ont la pêche, elles méritent d’être encore plus accompagnées.»
François Moutot, Directeur Général de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (APCMA).
L’offre d’accompagnement des Chambres des métiers évolue
Place des réseaux (PDR) : Quelles sont les principales évolutions de l’offre APCMA pour les créateurs ?
François Moutot : Nous avons construit pour les créateurs un bouquet de 60 services répertoriés couvrant les 3 champs de notre accompagnement : diagnostic du projet, formation, financement.
Et au niveau de l’accès aux aides et financements ?
Notre gestion a gagné en simplicité et en fluidité. Les Chambres ont aujourd’hui toutes les compétences d’un guichet unique pour gérer directement les dossiers d’aides aux demandeurs d’emploi, créateurs ou repreneurs d’une entreprise (ACCRE). De même, pour les accompagner et dans leur demande de financements (NACRE).
En procédant à une recapitalisation de notre Société de Garantie pour l’Artisanat (SIAGI), nous avons également renforcé l’accompagnement des créateurs pour étayer et professionnaliser leur demande de crédits auprès des banques.
Vous formez plus 56 000 entrepreneurs par an, quelles sont les nouveautés dans ce domaine ?
L’intensification des efforts portés sur la qualité du stage préalable à la création se concrétise par l’obtention d’un label certifié « Gestionnaire d’entreprise artisanale ».
Nous avons créé les Universités Régionales des Métiers de l’Artisanat (URMA) dans le but de mieux préparer les futurs dirigeants à la complexité croissante de leur gestion dans un contexte économique évolutif. Avec des cursus qui vont du CAP jusqu’au diplôme d’ingénieur, elles sont ouvertes aux jeunes comme aux cadres en reconversion professionnelle qui peuvent ainsi investir leurs compétences managériales, notamment dans des projets de reprises, insuffisamment pourvus, alors qu’ils offrent un taux de pérennité de 95%.
Et les auto-entrepreneurs, comment sont-ils accompagnés ?
Le volontarisme pour stimuler le développement de l’entrepreneuriat ne tiendra jamais lieu de formation et d’accompagnement ! Le dispositif des chambres de métiers et de l’artisanat évite aux créateurs d’être livrés à eux-mêmes et permet de structurer et pérenniser les activités artisanales.
Un accompagnement du projet à la cession de l’entreprise
Les formations artisanales sont excellentes, mais dès qu’il s’agit de créer et manager une entreprise, le créateur d’entreprise artisanale peut se trouver démuni.
Une formation dédiée aux artisants
PHASE 1 : Formalisation du projet
Enjeu : Réunir toutes les conditions de réussite du projet.
Dispositif :
- Évaluation et test du business plan avec un conseiller de la Chambre
- Conseil pour le choix du statut de l’entreprise
- Orientation auprès des organismes financeurs : banques, réseaux d’accompagnement et de financements des jeunes entreprises etc.
- Pour les repreneurs d’entreprises : aide au montage du dossier et à la recherche de financements.
PHASE 2 : Création de l’entreprise
Enjeu : Pérennisation de l’entreprise : aider l’entrepreneur à passer le cap des 3 ans.
Dispositif :
- Formations collectives aux fondamentaux de la gestion d’entreprise : gestion et démarche commerciale, marketing, comptabilité et trésorerie…
- Accompagnement individualisé en fonction des demandes. Par exemple, comment commercialiser et protéger un dispositif innovant ?
- Aide au recrutement d’apprentis et aux formalités liées à l’apprentissage
- Partage de bonnes pratiques et échanges entre entrepreneurs en club de créateurs (une réunion par mois en moyenne).
PHASE 3 : Développement de l’entreprise… jusqu’à sa cession !
Enjeu : Accompagner l’artisan dans ses choix de développement pour maximiser la valeur de l’entreprise.
Dispositif :
- Suivi et accompagnement personnalisé à chaque développement de l’entreprise. Par exemple, lors de changement de statut, normalisation (ISO), recrutement etc.
- Mise en relation avec des experts pour des demandes ponctuelles : experts-comptables, avocats, responsables d’organisations professionnelles…
- Accompagnement à la cession de l’entreprise.
En fonction des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, tous ces soutiens peuvent prendre des formes diverses. Pour mieux connaître l’offre de votre CMA.
Obligatoire :
Le Stage de Préparation à l’Installation (SPI).
Pour inscrire son entreprise au registre des métiers, le créateur doit suivre ce stage. Il lui permet de découvrir les fondamentaux de la gestion d’une entreprise artisanale.
Durée : 30 heures de formation (sur 5 jours).
Coût : entre 200 et 220 € en moyenne.
Thèmes abordés : juridique, fiscal et comptable.
Par exemple : quel statut choisir ? Quelles sont les responsabilités du dirigeant ? Comment établir un compte de résultats ? etc.
Un réseau de partenaires à votre disposition
Spécialistes de la création et du développement d’entreprises, les conseillers des Chambres de Métiers ne peuvent répondre seuls à toutes les questions. C’est pourquoi elles s’associent à de nombreux partenaires pour répondre aux besoins des entrepreneurs.
- Des experts : avocats, experts-comptables, spécialistes export ou normalisation etc.
- Les spécialistes métiers : les organisations professionnelles comme les fédérations, syndicats de métier. Par exemple, lorsqu’un maçon doit résoudre une difficulté liée à son métier, à son marché, son matériel, il est mis en relation avec la Fédération Française du Bâtiment (FFB). Les CMA s’engagent à trouver systématiquement parmi les partenaires du réseau, un expert de confiance capable de répondre à la demande de l’entrepreneur.
Exemple : si un artisan doit obtenir une norme ISO, il est mis en relation avec les délégués de l’Afnor de sa région.
L’activité de l’APCMA en chiffres :
- 154 000 porteurs de projet accueillis en CMA.
- 75 200 montages de projet.
- 100 716 nouvelles entreprises artisanales classiques en 2011.
- 50 000 entreprises visitées.
- Les CMA ont formé plus de 56 000 stagiaires.
- 47 100 en stages « courts » (inférieur ou égal à 5 jours).
- 9 000 en stages « longs » (supérieurs à 5 jours).
- 16 000 entreprises ont bénéficié d’un suivi dans l’année suivant leur création.
Chiffres au 1er janvier 2011.