Votre identité numérique, qu’est-ce que c’est ?

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Si quelqu’un vous cherche sur Google, il vous trouve. Mais est-ce toujours à votre avantage ? Vous avez déjà, peut-être sans le savoir, une image sur le web, une « identité numérique ». De quoi s’agit-il ? De quoi est-elle faite ? Diagnostic et solutions d’expert.

Fadhila Brahimi, spécialiste du personal branding, le développement de votre marque personnelle, auteur du blog du Personal Branding.

Place des Réseaux (PDR) : Qu’est-ce qu’une identité numérique ?

Fadhila Brahimi (F.B) : L’identité numérique, c’est l’ensemble des informations et des données qui se rapportent spécifiquement à un internaute. Aujourd’hui n’importe quel utilisateur possède une identité numérique au même titre qu’un état civil. Le problème, c’est qu’il n’est pas vraiment conscient des démarches qu’il a faites pour cela ! Et il n’a pas non plus d’idée claire de ce contenu qui le définit.

PDR : Alors de quoi est faite notre identité numérique ?

F.B : Elle regroupe 3 catégories d’informations :

1) Vos identifications :

À commencer par vos logins, vos noms ou pseudos que vous utilisez en fonction des sites de messagerie, de chat, ou des réseaux sociaux que vous fréquentez. Il s’agit aussi des différents formulaires que vous avez remplis, quand ils sont consultables par d’autres internautes. Ces derniers contiennent les éléments de votre identité civile que vous aurez accepté de rendre publics : nom, prénom, adresse, n° de téléphone, etc. ainsi que des éléments de signature numérique plus spécifiques au web : adresse mail, url d’un site ou d’un blog, par exemple.

2) Vos traces :

Vous retrouvez dans cette catégorie toutes vos contributions écrites sur le web : vos articles publiés sur votre blog, votre site ou des réseaux sociaux comme Facebook, ou encore des médias citoyens comme Agoravox, les commentaires que vous déposez dans un fil de discussion ou un blog, vos réponses à des questions sur des forums, ou même vos critiques et avis déposés sur les sites marchants à propos d’un film, d’un livre, d’un restaurant…

3) Vos sphères d’appartenance :

Les différentes interactions que vous établissez sur le web par les moyens recensés plus haut finissent par définir votre présence sur le web. Il existe aussi de nouveaux outils qui vont synthétiser ces flux vers des sites, des personnes, des thèmes, puis les classer, les ordonner pour au final représenter vos sphères d’appartenance, c’est à dire les différents univers dans lesquels vous évoluez. Cela se traduit concrètement par des nuages de tags ou des cartographies de votre identité, comme par exemple dans le site 123people.
À titre d’exemple, je suis personnellement taguée par des mots-clés tels que « ressources humaines », « personal branding », « coaching », etc. Ces sphères s’articulent autour de différentes thématiques : activités, appartenance à des associations professionnelles, des clubs d’écoles, une géolocalisation particulière, etc.… Un exemple : aux US, un magazine spécialisé dans le personal branding m’avait repérée par mon activité sur Twitter. J’ai été mentionnée et citée dans un article. Par la suite un annuaire des spécialistes du personal branding a été publié et j’ai eu le plaisir de découvrir que j’y figurais : c’était pour moi une nouvelle sphère d’appartenance pour laquelle je n’avais pas pris d’initiative directe mais qui servait tout-à-fait mon développement.

PDR : Compte tenu de cette variété d’affluents qui vont nourrir notre identité numérique, cela doit être extrêmement difficile d’en avoir une vision claire?

FB : C’est vrai. D’autant que l’on ne connaît pas vraiment tous les moyens de détections, officiels ou non, mis en place sur le web : outils de tracking de Google ou des sites marchands sur nos comportements d’internautes ou de cyber-clients.

Place des réseaux (PDR) : Quelles solutions proposez-vous pour malgré tout maîtriser le plus possible cette identité numérique ?

Fadhila Brahimi (F.B) : En fait, la question de l’identité numérique nous ramène à des questions, plus essentielles, sur notre identité tout court. Qui sommes-nous ? Qu’est ce que nous acceptons de faire savoir aux autres sur nous ? À qui donnons-nous ces accès ?

PDR : En effet, vaste programme… Comment nous conseillez-vous de procéder ?

F.B : Je propose aux dirigeants de petites entreprises d’élaborer une charte d’identité personnelle, à la manière des chartes qui régissent les personnalités et l’image des grandes marques telles que Luis Vuitton, Danone, Orange, etc. De manière à ce que, toutes leurs prises de paroles, leurs activités, leurs contributions, bref leurs traces sur le web, gagnent en pertinence, en cohérence, et qu’elles les reflètent le plus justement possible. En ayant effectué ce travail en amont, ils seront plus lucides et sauront éviter de laisser des traces indésirables ou tout simplement inutiles sur le web.

Les bases de votre charte d’identité numérique par Fadhila Brahimi, coach et experte du personal branding.

Conseil #1 : Sachez vous définir en trois mots
Posez la question à n’importe qui « Quels sont les trois mots qui vous résument ?». En général un grand blanc s’installe… C’est pourtant un exercice de personnalisation extrêmement profitable.
Vous pouvez répondre :

Par des qualificatifs comportementaux. Exemple : curieux, généreux, volontaire…
Par des verbes : entreprendre, mettre en relation, conseiller…
Par des réalisations : 3 ouvrages édités, une entreprise pérenne de XX salariés, des événements nationaux reconnus.
Dans tous les cas, vous donnez déjà une première tendance, une première orientation à votre image de marque et à votre identité numérique. Ce qui va guider votre activité sur le web et la nature de vos contributions.

Conseil #2 : Déterminez quelles sont vos valeurs
Elles vous aideront à intervenir avec plus de pertinence dans les échanges.

Exemple : une des valeurs de Fadhila Brahmi est l’esprit positif. Dès lors, cette valeur essentielle régule son activité. Elle ne participe pas à des groupes protestataires. « Je préfère être toujours en mode solution, être force de proposition, ce qui n’exclut pas les points de vue critique, la contradiction, mais dans une optique de dialogue modéré et dans le but de trouver une solution à une question en débat.

Conseil #3 : Soyez sincère
Vous voulez bien sûr présenter une bonne image de vous-même et ne laisser sur le web que des traces positives. Mais de la même façon que vous ne souhaitez pas tout dire, choisissez également de ne présenter que de vrais aspects de vous-même. Gardez-vous de confondre la personnalité et le personnage, ce qui est un travers de nombreux internautes, même dans les sphères professionnelles. Du reste, c’est aussi dans votre intérêt. Ceux qui inventent perdent en cohérence et finissent toujours par « se couper ». La sanction ne tarde pas : ils sont alors repris par leurs contacts en réseaux : « Mais tu ne nous avais pas dit l’autre jour que tu n’avais jamais été au Japon ?… ».

Conseil #4 : Filtrer vos relations sur les réseaux sociaux en fonction de votre identité et de vos valeurs
Sur les réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter, on a tôt fait de se retrouver avec des centaines d’ «amis » virtuels. Cette course à la notoriété est une dispersion nuisible. Regardez les commentaires qu’ils éditent sur les sites, leurs prises de positions, leurs façons de s’exprimer… Ensuite n’hésitez pas à supprimer de votre liste toute personne qui ne vous paraît pas en accord avec vos valeurs.

Conseil #5 : Préparer votre présentation générale
Elle vous est demandée dans les formulaires d’identification de la plupart des sites sociaux. Ce peut être un simple texte, mais aussi un document plus évolué intégrant photos, musique, vidéo, animations, à l ‘exemple des présentations faites sous Power Point que l’on trouve sur le site http://www.slideshare.net/

Faites-y figurer :

  • Votre devise en une phrase (Cf. présentation flash),
  • Votre activité,
  • Vos réalisations,
  • Vos goûts artistiques : musiques, films, livres, spectacles, etc,
  • Vos hobbies.

Conseil #6 : Créez votre propre univers de marque

Cela passe par le choix de votre nom sur le web. L’animateur de la communauté « Geekement correct » a choisi de s’appeler Ravana. C’est désormais son identité numérique, sa marque, qu’il a d’ailleurs déposée comme telle.
Vous pouvez également déterminer un cadre graphique d’expression : une couleur de référence ou des choix typographiques. Par exemple Fadhila Brahimi a choisi le rouge, ce qui signe sa présence sur le web, aussi bien dans son blog que sur d’autres plateformes communautaires qui permettent les personnalisations.

Conseils #7 : Ciblez les réseaux sociaux dans lesquels vous intervenez

Tous les réseaux sociaux génériques tels que Facebook, Viadeo ou LinkedIn sont incontournables pour un professionnel. S’ils réunissent des millions de personnes, ils ne sont toutefois pas forcément les plus pertinents pour rencontrer des contacts intéressants pour votre activité. Les réseaux sociaux sont comme des médias dans lesquels vous envisagez de faire de la publicité : pour bien les choisir, vous devez trouver les meilleurs compromis entre la puissance (nombre d’internautes connectés) et l’affinité (la qualité de leur audience et ce que peuvent vous apporter les membres). Pour un entrepreneur, il est essentiel de signaler sa présence sur des sites communautaires géolocalisés ou centrés sur une pratique ou un centre d’intérêt commun, le golf par exemple.

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