Un bon réseau, comme une entreprise, a horreur du flou. Voilà pourquoi la plupart des réseaux veulent formaliser leur organisation à l’aide d’une charte d’entreprise.
Un terme générique qui recouvre cependant bien des réalités : de la bible de référence à un simple contrat d’engagement pour les nouveaux membres. Mais au fait, qu’est-ce qu’une charte ? A quoi sert-elle ? A qui est-elle destinée et surtout comment la rédiger ? L’équipe de Place des réseaux est allée enquêter et décortique pour vous quelques documents-types pour vous aider dans cet exercice difficile.
Qu’est ce qu’une charte ?
C’est un document qui doit de façon claire et synthétique définir le réseau dans son activité, sa composition, ses objectifs, son organisation et ses modalités de participation et d’adhésion de ses membres.
Quel est le rôle d’une charte ?
La charte d’entreprise est avant tout un outil de cohésion interne. Elle permet de se mettre d’accord à tout moment sur les objectifs, les droits et les devoirs de chacun au sein du réseau. Elle dresse les moyens, le plan d’action et les modalités de rencontre de ses membres.
Mais c’est également un outil qui peut être exploité vers l’externe : il véhicule les valeurs et les messages professionnels qui crédibilisent le réseau et rassurent les clients et partenaires.
Quel est le contenu d’une bonne charte ?
Une charte de réseau c’est un tout en un qui comprend :
Une carte d’identité fidèle qui décrit le réseau, sa raison sociale, le profil des membres, la couverture géographique.
Exemple :
Courants Porteurs est un réseau, à vocation régionale, d’entrepreneurs : chefs d’entreprise, créateurs…
Un ordre de mission : qui définit les missions du réseau, ses objectifs en termes quantitatifs et qualitatifs.
Un règlement intérieur : qui détermine les principes et une éthique de collaboration, les droits et les devoirs des membres. Par exemple, ne pas démarcher en direct le client d’un autre adhérent ou encore choisir ses prestataires de service en priorité au sein du réseau. Le règlement peut aussi répertorier les modalités de participation : cotisation, réunions, plannings…
Un document juridique : si votre réseau est formel, il doit pouvoir produire ses statuts.
Exemple :
VDN est un GIE (Groupement d’Intérêt Economique), Les 7 sens une SARL, Le Club des créateurs d’entreprises une association Loi 1901.
Un document de recrutement : qui intègre une fiche de renseignements d’adhérent (motivation de son adhésion, appartenance à d’autres réseaux) et un formulaire d’adhésion qui a valeur de contrat.
Un document ou plusieurs ?
Comme nous l’avons vu, une charte a un contenu dense et varié. Sachez l’organiser et au besoin la fractionner en plusieurs documents homogènes.
Exemple :
Tenez d’un côté un dossier « mode d’emploi » regroupant la fiche d’identité, les règles d’admission, les statuts, les dates des réunions et de l’autre, un dossier sur les objectifs, les missions, engagements, droits et devoirs et règles de conduite.
Comment élaborer une charte ?
Rédiger une charte dans son coin c’est anti-réseau ! Par définition, la charte est un document associatif, communautaire. N’hésitez pas à intégrer les membres actifs à la réflexion ainsi qu’à sa rédaction. Organisez par exemple un comité, un groupe de travail pour élaborer le plan et les principaux articles de la charte
Ecrivez une première ébauche et soumettez-la à d’autres membres actifs et fidèles. Testez différents modèles de charte sur d’autres personnes du réseau et, d’après les différentes remarques, notamment de membres appartenant à d’autres réseaux, complétez ce qui peut éventuellement manquer avant de rédiger le modèle définitif.
Comment et quand s’en servir ?
Ne vivez pas votre charte comme une contrainte que vous aurez tôt fait d’oublier dans un tiroir. C’est au contraire un document de référence, vivant, fondateur et utile en permanence à la bonne marche de votre réseau.
A chaque nouvelle adhésion, il est important de connaître l’opinion du nouveau membre. Il peut apporter des idées pour faire évoluer le document.
Votre charte peut par exemple servir à trancher des débats houleux lors des conventions où les dérives sont fréquentes. Certains membres de votre réseau se plaignent d’un faible apport de business pour leur activité ? Rappelez-leur, charte à l’appui, que ce n’est pas l’objectif assigné de votre réseau s’il se limite à mutualiser des savoir-faire.
4 conseils pratiques pour rédiger votre charte d’entreprise
1. Faites court et allez à l’essentiel. Si vous constatez que votre document risque d’être trop long, fractionnez-le en plusieurs dossiers. Et sachez résumer sur une seule page les principes-clés de votre charte.
2. Optez pour une présentation simple, claire, aérée. Evitez les phrases à rallonge.
3. Abstenez-vous d’utiliser un jargon trop juridique qui est parfois difficile à comprendre. Votre vocabulaire doit être simple, mais efficace.
Exemple :
Ne dites pas « chaque entreprise labellisée s’engage à rechercher sans délai, la meilleure compétence de remplacement en rapport avec le besoin du projet qui lui est confié, si une inadéquation des compétences d’un collaborateur devait apparaître en cours de projet ».
Dites plutôt : « si en cours de projet un collaborateur se révèle inapte ou défaillant, chaque entreprise du réseau s’emploie à rechercher aussitôt le meilleur remplaçant qualifié ».
4. Soyez concrets et pratiques : évitez les déclarations d’intention, les effets de manche, les bons sentiments généraux.
Exemple :
Les membres du réseau s’engagent à exercer leur métier avec honnêteté.
Soyez factuel : Aucun membre du réseau n’établit de liens directs avec un client d’un autre membre sans son accord préalable.
Exemple concret de charte
La 1ère page : une synthèse de tous les éléments importants :
- Le logo.
- Définition du réseau : une carte d’identité précise et synthétique.
- Les différentes missions du réseau sont clairement exposées.
- Les coordonnées complètes pour tout contact.
Un bulletin d’adhésion complet :
- Rappel de la structure du réseau.
- Le bulletin cite l’ensemble des documents constitutifs de la charte (statuts, règlement intérieur et charte proprement-dite).
- Le contractant est mis en face d’engagements très concrets. Les sanctions pour non-respect sont clairement stipulées (Je m’engage à respecter le règlement intérieur et la charte de l’association…).
- Le montant annuel de la cotisation est précisé.
- Le lieu, la date sont renseignés et la signature du contractant y est apposée.